« Au fond de moi‑même, j'ai toujours su qu'un jour je raconterai mon histoire. Une histoire d'amour avec ses joies, ses peines, mes fantasmes. Ce jour‑là, je n'aurai plus à haïr le vieil homme qui a livré aux voyageurs un conte à dortoir debout, avec ce qu'il faut comme mensonges pour que la vérité ne blesse pas les âmes vertueuses... »
C'est Paul, le fils bâtard, qui raconte l'histoire d'amour qu'il a vécue avec Virginie, à une époque où, pour réussir dans la société, il fallait posséder un nom, une fortune. II ne possédait ni l'un ni l'autre. Il n'était riche que de l'amour qu'il éprouvait pour Virginie. Fou d'amour, il lui obéissait aveuglément. Fou de chagrin, il l'a laissée partir pour Paris. Mais avait‑il le choix ? Personne ne lui a demandé son avis dès l'instant où il avait refusé de s'embarquer pour aller faire fortune aux Indes. Fou de douleur, il a assisté impuissant au naufrage. Le vieil homme était contre lui. Ses proches étaient contre lui. Privé de sa raison de vivre, il avait dans les yeux quelque chose qui ressemblait à un mélange d'amour et de haine. Bien plus tard, le vieil homme, sur son lit de mort, a remis entre les mains de Paul la lumière susceptible d'éclairer sa route. Jean‑François SAMLONG est né en 1949 à Sainte‑Marie (La Réunion). Docteur ès lettres, il est chargé de mission LCR (Langue et Culture Régionales) pour les collèges et lycées. Poète, romancier, essayiste, il participe au renouveau de la culture réunionnaise en langue française et créole. Il conçoit la francophonie comme un libre espace des cultures, le pluralisme des sociétés qui défendent une identité plurielle, la tolérance, les Droits de l'Homme. Ses principaux ouvrages : Terre arrachée (1982, Prix de Madagascar), Madame Desbassayns (1985, Prix des Mascareignes), La Nuit cyclone (Ed. Grasset, 1992, Prix Charles Brisset, L'Arbre de violence (Ed. Grasset, 1994, Prix de la Société des Gens de Lettres ; Le Livre de Poche, 1996), Danse sur un volcan (Ibis Rouge Éditions, 2001), Le Nègre blanc de Bel Air (Ed. Le Serpent à Plumes 2002), L'Empreinte français, (Ed. Le serpent à Plumes 2005). Illustration de couverture : Les, adieux de Virginie, gravure d'après Gustave Moreau1806 © Bibliothèque Armand Salacrou du Havre. |