Thérèse GRONDIN

Née à Saint-Pierre en 1942.

Institutrice, puis détachée au CRDP, elle prend sa retraite en 1988 afin de mieux se consacrer à l’Association pour la Renaissance des Traditions et approfondir ses recherches en littérature et en philosophie.

En 1992, le recueil poétique, Métis et Europe, instaure une quête sur l’identité réunionnaise, son rapport à l’Occident, à travers une relecture des mythes bouddhistes, judéo-chrétiens, gréco-latins. Ici, «Tamas» et «Kalla» marquent la poursuite de ses préoccupations philosophiques et littéraires, ses interrogations sur la mort perçue comme libération et plongée dans la lumière de l’individu et de l’humanité tout entière.  

 

TAMAS

Je sens venue ma dernière heure
Lors je n’ai point de regret
En libérant je me libère
Mon destin était de combattre
Dans cette vie
J’ai épuisé tous mes karma
Mais il me tarde
De voir triompher l’Esprit,
Et l’homme accompli
Regarder d’un oeil froid
Les émotions qui le gouvernent aujourd’hui
Dans le monde des esprits
Je serai en pays de reconnaissance
Et d’action droite.
Combien de kalpas
Se dérouleront encore
Avant qu’on voie s’allumer
Sur la terre
L’oeil de l’illumination
Qui apporte l’harmonie
Et l’amour
Par quoi l’homme est élevé
Mais j’ai le coeur en paix
Je ne suis plus de ce monde
Qui retient prisonnier
L’esprit de lumière
Et de clarté.
En me libérant
Je libère ceux que j’aime
Je m’en vais travailler pour eux là-bas
Et les noces de la terre et du ciel
Seront pour le huitième jour
Des vivants et des morts.

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